c'était comme dans un rêve ; je me suis retrouvé assis dans une grande voiture, en vacances, filant sur une autoroute, vers , chose inaccessible pour moi, une maison, un lit - tous les jours invité au restautant, traité comme un prince , moi qui suis devenu un loqueteux 

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c'était surtout Jean Marie - moi, j'étais perdu, on débarquait dans ces villes espagnoles, sans parler la langue, - j'étais angoissé - lui , très à l'aise - on allait au supermarché, acheter des oranges, il était bien dans sa peau - moi j'étais terrorisé par ces lieux nouveaux, sans repère, ce décor, cette langue que je ne connaissais pas - lui était très à l'aise - Il avait un but : une maison, des amis, une familles = choses nouvelles pour moi !! Etre attendu qqe part en voyage, le miracle !! -


ce Jean Marie, toujours avec ces multiples dons , ce trésor immatériel, dont lui seul ne s'apercevait pas, un peu comme un Crésus en loque, m'émerveillait. 


Quelquesoit le lieu de la planète où il se trouvait, il était parfaitement à l'aise avec les inconnus, et tous les habitants. 


Si un jour on organise un vol vers une planéte habitée, la NASA devrait l'y envoyer comme cosmonaute, il parlerait le langage des Martiens sans avoir été à l'école. 


Il y a chez lui une aisance à communiquer avec les gens qui me stupéfie. Alors que j'arrivais à peine à sortir de la voiture pour me diriger au supermarché espagnol pour acheter des orange, j'étais terrorisé à l'idée de me retrouver loin de chez moi, avec des gens qui ne me comprenaient pas , j'étais accablé de malheur par ce décor hostile, ce lieu, cette étrangeté espagnole, ces rues peuplés de personnages incompréhensibles qui m'horrifiaient.


 Lui , il était comme un poisson dans l'eau, heureux plaisantant , parlant ce langage des mains, des signes que lui seul était capable d'inventer. J'avais déjà constaté ce même phénoméne à Madagascar, son aptitude à communiquer avec gens, animaux, petits pêcheurs, - Il apprivoisait les gens,comme il aurait apprivoisé les fauves affamés dans un cirque . Par son rayonnement, moi aussi je me réanimais et je commençais à adorer ce qui au départ me faisait horreur. Il en fut ainsi tout le voyage. Chaque fois, des villes, des gens, des lieux hostiles , sans âme, repoussant : une station essence au bord d'un autoroute espagnol la nuit, quoi de plus anonyme ? Des villages français où il ne se passe jamais rien, Mais la présence de Jean Marie, sa facilité à faire rire involontairement et en permanence , à transformer l'évênement le plus insignifiant en aventure brulesque, cette machine à gags sur pattes agissait comme un elixir et rendait tout l'univers ensorcelant. Cette transmutation me fascinait. Sans lui je n'aurais pas fait 100 km sans tomber en dépression, et là , tout n'était qu'émerveillement et nouveauté....